Sport, écran ou sexe : il faut choisir

Mar 21, 2017 par

Deux études américaines très sérieuses se sont penchées sur les facteurs qui peuvent nuire à la fréquence et à la qualité des rapports sexuels. La première a étudié une population de sportifs et émit un lien entre sports d’endurance et baisse de la libido masculine. La seconde fait le constat que les gens font moins l’amour qu’avant. La faute au célibat… et aux écrans.

Sport écran sexe

Les sports d’endurance ne sont pas bons pour la libido des hommes

Les sports d’endurance sont connus pour leurs effets bénéfiques sur la santé ; ils ont notamment des vertus protectrices sur l’appareil cardiovasculaire en tonifiant le muscle cardiaque et développant les poumons. Ils sont aussi un bon moyen de maintenir son poids de forme.

A savoir ! Un sport d’endurance est un sport où l’effort est régulier. Le travail se déroule alors en aérobie ; c’est-à-dire que l’organisme est normalement approvisionné en oxygène. L’essoufflement est peu important, contrairement à un effort rapide et intense comme un sprint où les muscles travaillent en anaérobie (sans oxygène). Certains sports ont une composante de vitesse et une d’endurance, comme la course à pied. Les principaux sports d’endurance sont le jogging, la natation, le vélo ou encore le ski de fond.

Des chercheurs américains se sont intéressés à un autre aspect des sports d’endurance : leur relation avec la libido (désir sexuel) masculine. Ils ont questionné 1077 hommes sur leurs habitudes d’entraînement sportif et sur leur appétit sexuel.

Les participants qui avaient l’entraînement le moins intense et le moins long étaient aussi ceux qui avaient la meilleure libido…

Les auteurs de l’étude concluent que les médecins devraient explorer la piste sportive chez un patient se plaignant de troubles de l’érection ou lorsqu’un couple consulte pour infertilité.

Mais que les non-sportifs ne triomphent pas trop vite : une seconde étude pointe du doigt une toute autre activité qui nuirait à une vie sexuelle épanouie.

La fréquence des rapports sexuels en baisse

Une autre enquête révèle que les adultes américains ont eu 9 ébats sexuels en moins en 2014 qu’en 1989 !

D’après les auteurs, ce phénomène serait dû au nombre grandissant de célibataires qui, en moyenne, ont moins de relations sexuelles que les personnes en couple stable. Cependant, parmi ces derniers, cette fréquence est également en baisse, surtout chez les plus de cinquante ans, ou ceux ayant des enfants en bas âge.

Selon les chercheurs, ce déclin ne serait pas lié à un allongement du temps de travail ou une augmentation du visionnage de pornographie. Il serait surtout le fait de la génération née dans les années 1990. Même si les jeunes font toujours plus l’amour que leurs aînés (80 fois par an pour les personnes de 20 ans contre 20 pour les sexagénaires), ils ont moins de rapports sexuels que ces derniers au même âge.

Il semblerait que les jeunes de cette génération (appelé les « Millenials »), grandissent moins vite que leurs aînés, du moins aux Etats-Unis. Ils sont sexuellement inactifs jusqu’à un âge plus avancé… et obtiennent leur permis de conduire plus tard également. Cela pourrait aussi traduire une moins grande pression de devoir se conformer à la norme. Il peut également y avoir certains biais dans l’étude, comme la définition de ce qu’est un rapport sexuel (le sexe oral, par exemple, ne revêt pas le même sens d’une génération à l’autre).

Cependant l’un des auteurs de l’étude avance l’hypothèse des liens de la jeune génération avec les écrans. Le temps consacré aux smartphones et autres tablettes les détourneraient d’occupations plus charnelles…

Mais qu’on se rassure, en sport comme en amour, quantité ne rime pas forcément avec qualité…

Isabelle V., Journaliste scientifique


Sources :
Declines in Sexual Frequency among American Adults, 1989–2014, Twenge JM and al, Academy of sex research, mars 2017, DOI: 10.1007/s10508-017-0953-1
Think millennials are the ‘hookup generation’? You’re wrong, says FAU sex study, Florida Atlantic University, Eurekalert, 2 août 2016
Endurance Exercise Training and Male Sexual Libido, Hackney AC and al., Medecine and science in sports and exercise, 13 février 2017, DOI: 10.1249/MSS.0000000000001235

Isabelle V.
Journaliste scientifique
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