GénéralitésQu’est ce qu’une prostatectomie ?


Généralités

Le cancer de la prostate

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquemment rencontré chez l’homme avec plus de 60 000 nouveaux cas par an.Il est aujourd’hui le plus souvent diagnostiqué à un stade de développement précoce car le dosage dans le sang d’une protéine sécrétée par la prostate : le PSA (Prostate Specific Antigen), peut être réalisé de façon systématique à partir de 50 ans.Ce dépistage, associé au toucher rectal, recommandé par l’Association Française d’Urologie de façon annuelle permet aujourd’hui de détecter des cancers de la prostate le plus souvent localisés à la glande chez des patients qui ne se plaignent en général d’aucun symptôme.

Traitement

Le traitement le plus souvent proposé à ces hommes est l’ablation chirurgicale de la totalité de la prostate.Cette prostatectomie totale, réalisée pour la première fois en 1902, a beaucoup évolué, notamment depuis les 25 dernières années avec la description de techniques permettant la préservation des érections et de la continence urinaire.

Incontinence et impuissanceIncontinence et impuissance

L’incontinence d’urine et l’impuissance étaient les deux complications qui rendaient cette intervention difficilement acceptable avant le début des années 80.Les fuites d’urines sont devenu une complication rare et la préservation des érections est aujourd’hui un élément de choix important pour les patients qui doivent choisir un traitement pour leur cancer de la prostate.L’objectif de la prostatectomie totale est de guérir le cancer de la prostate en préservant au mieux la qualité de vie des patients.Comment retrouver une sexualité satisfaisante après cette opération, c’est la question à laquelle nous allons apporter des éléments de réponse.

En cas de récidive du cancer que faire ?

En cas de récidive locale, une radiothérapie sera proposée, ce qui risque de compromettre la récupération des érections, voire de détériorer les érections et la qualité de la continence urinaire. Cependant l’ensemble des options disponibles peut être utilisé et il conviendra d’adapter le traitement à la gravité des troubles, le schéma précédemment décrit restant valable.En cas de récidive générale un traitement par hormonothérapie sera réalisé. Ce traitement à pour but de bloquer l’évolution du cancer en supprimant la sécrétion de testostérone. Malheureusement, la testostérone est un médiateur important sinon indispensable du désir sexuel masculin.Les hommes ainsi traités vont perdre une grande partie de leur désir sexuel spontané. La qualité des érections souvent conservée au début va progressivement se détériorer, ce, d’autant que l’homme n’aura plus de rapports sexuels. Le couple doit en être informé car c’est grâce à une prise en charge des deux partenaires que l’on pourra au mieux lutter contre la fatigue sexuelle qui va s’emparer de l’homme.L’ensemble des options disponibles pour traiter la dysfonction érectile peut être utilisé. Mais pour lutter contre la faiblesse du désir il est indispensable d’élaborer des stratégies en collaboration avec les deux partenaires. Pour ce faire, la participation au traitement d’un sexologue peut être particulièrement utile.

récidive du cancer
 

 


Qu’est ce qu’une prostatectomie ?

traitement chirurgical
La prostatectomie radicale

La prostatectomie totale ou radicale est une intervention chirurgicale destinée à enlever la prostate en totalité ainsi que les vésicules séminales.Il s’agit donc d’une prostato-vésiculectomie totale qu’il faut différencier de la « prostatectomie simple » le plus souvent décrite sous le terme d’« adénomectomie » en français et qui correspond à l’ablation de l’adénome (tumeur bénigne de la prostate) en laissant en place la partie périphérique de la prostate et les vésicules séminales.

Un traitement chirurgical

La prostatectomie radicale est le traitement chirurgical du cancer de la prostate localisé c’est-à-dire sans métastase.Elle est souvent complétée au cours de l’intervention par une lymphadénectomie (parfois appelé : curage ganglionnaire) qui consiste au début de l’intervention à retirer les nœuds lymphatiques (sortes de filtres immunitaires) qui drainent la lymphe issue de la prostate afin de s’assurer de l’absence de métastase à leur niveau.

Réalisation de l’intervention

Cette intervention peut être réalisée grâce à une incision médiane au niveau de la partie inférieure de l’abdomen ou par cœlioscopie robot-assistée ou non.Aucune différence entre les différentes voies d’abord n’a été mise en évidence en terme de résultats.

Réalisation de l’intervention
Les différents temps de l’intervention

Les différents temps de l’intervention sont les suivants :

  1. Dissection de la face antérieure de la prostate et ligature des veines qui entourent la prostate.
  2. Section de l’urètre à la partie inférieure de la prostate en préservant le sphincter strié (qui assure le contrôle volontaire de la continence urinaire).
  3. Dissection de la partie postérieure de la prostate au contact du rectum.
  4. Dissection des bords latéraux de la prostate en préservant les nerfs caverneux qui se destinent à l’innervation du pénis pour déclencher les érections.
  5. Dissection de la prostate et de la vessie en préservant si possible les fibres musculaires du col vésical (sphincter automatique). Ablation de la prostate et des vésicules séminales qui sont envoyées en analyse microscopique.
  6. Anastomose urétro-vésicale : Suture entre la vessie et l’urètre en laissant en place une sonde à ballonnet dans la vessie pour laisser cicatriser les sutures (5 à 10 jours).