Focus sur la maladie de Lapeyronie

Feb 14, 2017 par

Pénis courbe Lapeyronie

Longtemps considérée comme une maladie vénérienne, autrement dit sexuellement transmissible, la maladie du « pénis courbé » touche les hommes d’âge moyen et peut être responsable de séquelles plus ou moins importantes. Dysfonction Érectile ouvre le dossier.

Qu’est-ce que la maladie de Lapeyronie ?

Cette pathologie de la verge, touchant entre 3 et 9 % des hommes, est définie comme une perte d’élasticité ou comme une « ossification » des corps caverneux (tissus érectiles). Elle est due à la formation de plaques fibreuses entre les corps caverneux et leur enveloppe. Cela se traduit par une déformation, voire des douleurs de la verge en érection, pouvant rendre nécessaire une intervention chirurgicale.

A savoir !  La maladie porte le nom du chirurgien du roi Louis XV, François Gigot de Lapeyronie, qui l’a décrite pour la première fois !

La maladie évolue en 2 temps, généralement sur 12 à 18 mois : on constate d’abord une inflammation caractérisée par une douleur, puis s’installe la phase secondaire chronique marquée par une déformation. En effet, la plupart des patients parlent d’érection douloureuse qui peut être aussi bien d’apparition soudaine que progressive (plusieurs semaines voire plusieurs mois). Quant à la déformation de la verge, son angulation peut aller de 20° à 90°. Dans les cas les plus graves, elle peut même rendre impossible tout rapport sexuel.

Le diagnostic clinique, réalisé par un urologue, s’effectue soit par constatation directe (après érection provoqué par une injection), soit par visualisation de clichés apportés par les patients. Le diagnostic est ensuite confirmé par la détection de plaques fibreuses dures à la palpation du pénis. Le recours à une échographie ou un IRM est moins fréquent.

Quels traitements ?

Il n’existe pas vraiment de « remède miracle » contre cette maladie, du moins pas de traitement ayant démontré un véritable effet sur la fibrose. En fonction de la phase de la maladie, des symptômes et de l’ampleur de la courbure de la verge, on propose 2 types de traitement :

La première option est un traitement médical, lors de la phase inflammatoire de la maladie, ayant pour objectif d’empêcher la formation de plaques fibreuses. Ce sont des traitements oraux de type vitamine E. Des traitements locaux peuvent être envisagés à condition qu’ils soient débutés tôt et bien suivis. Des médicaments contre les douleurs sont également prescrits comme le paracétamol, les anti-inflammatoires non-stéroïdiens ou encore des injections de corticoïdes directement dans la zone douloureuse.

La seconde option est le traitement chirurgical. Celui-ci n’intervient que sur les séquelles de la phase inflammatoire. On recommande donc d’attendre au moins 12 mois et une certaine stabilité des lésions avant toute intervention. La chirurgie est recommandée lorsque l’on observe un raccourcissement de la verge, des troubles de l’érection ou des rapports sexuels difficiles.

Pour conclure, il reste encore du chemin à parcourir pour que la prise en charge de la maladie de Lapeyronie soit optimale. Dans cette attente, les 5èmes journées des innovations techniques et technologiques en urologie, qui auront lieu prochainement (du 9 au 11 mars), nous permettrons peut-être d’en savoir plus.

Charline D., Pharmacienne


Sources :
Le quotidien du médecin. Pathologie du pénis après 50 ans. La maladie de Lapeyronie touche entre 3 et 9 % des adultes. 10 octobre 2016.
Traitement de la maladie de Lapeyronie. Andrieu N.F., Kleinclauss F. Prog Urol. 8 décembre 2009.

Charline D.
Charline D.
Pharmacienne.
Spécialiste dans le domaine des essais cliniques et passionnée de neurologie.
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