Dysfonction érectile, l’activité physique est essentielle

Oct 25, 2019 par

En France, selon les estimations, 32 % des hommes présentent des troubles érectiles, et le chiffre atteint 67 % après l’âge de 70 ans. Si quelques médicaments ciblent la dysfonction érectile pour améliorer la qualité de vie des patients, il semblerait que l’activité physique joue un rôle essentiel, selon une récente étude, publiée dans la revue scientifique Nature Reviews Urology.

Un homme court avec son chien beagle au sommet d'une montagne pour lutter contre la dysfonction érectile

Dysfonction érectile et activité physique

Les bienfaits d’une activité physique adaptée et régulière sur la santé sont multiples. Et les patients souffrant de dysfonction érectile pourraient en tirer un sérieux avantage. Un grand nombre d’études scientifiques ont en effet décrit des liens :

  • D’une part, entre le manque d’activité physique et l’augmentation du risque de troubles de l’érection ;
  • D’autre part, entre une activité physique modérée à élevée et la diminution du risque de dysfonction érectile.

Selon les études cliniques menées, la fonction érectile pourrait être améliorée et 14 à 86 %, grâce à une activité physique régulière. Mais l’effet bénéfique de l’activité physique peut-il se comparer avec celui des thérapies médicamenteuses ? Une récente revue, menée sur 98 méta-analyses, s’est penchée sur cette question.

L’activité physique agit à plusieurs niveaux sur la fonction érectile

Les résultats de cette revue ont mis en évidence que l’activité physique, pratiquée modérément et régulièrement, peut être aussi efficace que les médicaments actuellement disponibles pour améliorer la fonction érectile. En revanche, l’effet cumulé des médicaments et de l’activité physique reste à évaluer.

Comment l’activité physique agit-elle sur la fonction érectile ? La dysfonction érectile implique plusieurs mécanismes :

  • Psychologiques ;
  • Hormonaux ;
  • Vasculaires (phénomènes de débit artériel et de vasodilatation) ;
  • Chimiques (rôle important d’un médiateur central, le monoxyde d’azote).

En pratiquant une activité physique, l’organisme :

  • Augmente la production de monoxyde d’azote ;
  • Accroît le débit sanguin et la vasodilatation ;
  • Provoque une augmentation temporaire des taux de testostérone ;
  • Réduit les troubles psychologiques, comme le stress ou l’anxiété.

L’activité physique agit ainsi positivement et simultanément sur plusieurs mécanismes en cause dans les troubles de l’érection.

Du sport sur ordonnance pour lutter contre les troubles de l’érection

Malgré les bénéfices importants de l’activité physique sur les troubles de l’érection, à ce jour, aucune recommandation précise ne préconise la pratique d’une activité physique dans le traitement de la dysfonction érectile.

Les auteurs de la revue recommandent la pratique en alternance de deux types de sports :

  • Un sport d’endurance d’intensité modérée pour ses bénéfices sur le plan vasculaire ;
  • Un sport de résistance pour son action sur la production de testostérone.

Parallèlement, d’autres types de sports peuvent être bénéfiques, comme les sports de combat et les sports collectifs. Dans tous les cas, l’encadrement de la pratique est un élément important pour adapter au mieux l’activité physique.

Pratiquer des activités physiques complémentaires cinq fois par semaine serait une thérapie très utile pour lutter efficacement contre la dysfonction érectile.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Physical activity as an adjunct treatment for erectile dysfunction. Allen, M.S. 2019. Nature Reviews Urology. 16(9):553-562. doi: 10.1038/s41585-019-0210-6. Consulté le 22 septembre 2019.
Estelle B.
Pharmacienne
Spécialiste de l'information médicale et de l'éducation thérapeutique du patient.
Passionnée par les domaines de la santé et de l'environnement marin.
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