L’obésité constitue-t-elle un facteur de risque pour la dysfonction érectile ?

Nov 19, 2020 par

Une équipe de chercheurs turcs s’est intéressée à la corrélation entre l’indice d’adiposité viscérale (IAV) et la dysfonction érectile.  Les résultats de leur étude indiquent qu’une augmentation significative de la dysfonction érectile a été observé chez les patients avec un indice d’adiposité viscérale élevé.

un homme en surpoids tenant une banane

Le risque de dysfonction érectile augmente avec l’âge

La fonction érectile est une fonction neurovasculaire, qui dépend du système nerveux central et périphérique, de la physiologie du pénis (tissus caverneux et structures vasculaires sains) ainsi que d’un environnement hormonal sain.

À savoir ! Le système nerveux correspond à l’ensemble des nerfs, ganglions et centres nerveux qui assurent la commande et la coordination des fonctions vitales et la réception des messages sensoriels.

La dysfonction érectile est définie comme une incapacité à obtenir ou à maintenir une érection suffisante pour avoir une relation sexuelle satisfaisante. Il s’agit d’un trouble fréquent, lié à l’âge, qui affectent les hommes, notamment de plus de 40 ans. Bien qu’il s’agisse d’un problème sexuel, il ne faut pas hésiter à consulter afin de faire un bilan de santé et éliminer toute maladie sous-jacente. En effet les troubles de l’érection peuvent être un symptôme précoce de maladies cardiovasculaires, de diabète

Comment mesurer l’obésité ?

L’obésité est une accumulation anormale ou excessive de graisse qui présente un risque pour la santé.  Son diagnostic repose sur l’indice de masse corporel (IMC). Celui-ci correspond au poids (en kg) divisé par le carré de la taille (en m²). On considère qu’un patient est atteint d’obésité lorsque que son IMC est supérieur à 30.

Sachant que la répartition du tissu adipeux varie d’un individu à l’autre, on peut également utiliser le tour de taille afin de définir si un patient est atteint d’obésité.

Une autre mesure de l’obésité est l’indice d’adiposité viscérale (IAV). Il tient compte de plusieurs paramètres, comme l’indice de masse corporel et le tour de taille, mais également le taux de triglycérides et le taux de HDL, le « bon cholestérol ». De plus, sa formule est dépendante du sexe du patient.

Des études antérieures ont montré un lien entre l’indice d’adiposité viscérale et le risque cardiovasculaire. L’équipe turque s’est alors intéressée à un lien possible entre cet indice et la dysfonction érectile, fréquemment retrouvée chez les personnes obèses.

L’indice d’adiposité viscérale est un facteur de risque pour les troubles sexuels de l’homme

Les auteurs ont souhaité mettre en lumière une éventuelle corrélation entre l’IAV et la dysfonction érectile.

Pour cela, ils ont mesuré de nombreux paramètres parmi les 276 participants à l’étude :  l’IAV, la glycémie, le taux de triglycérides, de lipoprotéines, de prolactine, de testostérone et d’œstradiol, ainsi que la fonction thyroïdienne. Les comorbidités éventuelles des patients étaient également reportées : hypertension, diabète, traitement médicamenteux, tabagisme et consommation d’alcool… Les patients ont également rempli un questionnaire (index international de la dysfonction érectile) afin d’évaluer leur fonction érectile, leur satisfaction sexuelle, leur désir…

Ainsi, les participants étaient classés en 5 groupes en fonction du niveau de leur trouble érectile (de l’absence de trouble à des troubles sévères), ainsi qu’en sous-groupes en fonction de leur IMC et de leur tour de taille.

Les résultats obtenus indiquent que l’obésité pourrait jouer un rôle important dans la physiopathologie de la dysfonction érectile. Parmi tous les résultats de cette étude, on note :

  • Que la dysfonction érectile augmente avec l’augmentation du tour de taille
  • Une augmentation significative du taux de dysfonction érectile chez les patients avec un IAV supérieur à 4.33.
  • Une diminution significative du désir, d’orgasme et de satisfaction chez les patients avec un tour de taille supérieur à 102 cm.

L’obésité est un facteur de risque connu pour les maladies cardiovasculaire. L’étude montre qu’elle l’est également pour la dysfonction érectile.

En conclusion, l’indice d’adiposité viscérale peut être considéré comme un facteur de risque de dysfonction érectile. Il peut être utilisé comme symptôme prédictif avant la manifestation de la dysfonction érectile ou au début de son évolution clinique.

Marine T., Chargée d’information médicale et scientifique

Sources

– Can High Visceral Adiposity Index Be a Risk Factor for Sexual Dysfunction in Sexually Active Men? The journal of sexual medecine. Consulté le 10 novembre 2020.
– L’obésité. INSERM. Consulté le 10 novembre 2020.

Marine T.
Chargée d'information médicale et scientifique
Biologiste passionnée par le domaine de la santé, la cuisine et la mode.

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