Dysfonction érectile : connait-on vraiment la répartition de cette maladie dans le monde ?

Aug 12, 2019 par

Quelle est la répartition de la dysfonction érectile dans le monde ? C’est en voulant répondre à cette question que des chercheurs du King’s College de Londres ont passé en revue une quarantaine d’études scientifiques et statistiques sur le sujet. Santé sur le Net vous restitue le bilan de ces travaux publiés dans le BJU International, une revue médicale spécialisée en urologie.

Couple confronté au problème du dysfonctionnement érectile

Pourquoi est-il si difficile d’obtenir des chiffres précis sur la dysfonction érectile ?

Dès le début de leurs travaux, les chercheurs encadrés par le Dr Mieke Van Hemelrijck ont mis en évidence que les estimations de la prévalence mondiale de la dysfonction érectile variaient considérablement dans les 41 études passées en revue.

Ce trouble lié à l’appareil génital masculin touche actuellement tous les continents avec des prévalences oscillant très fortement selon les études en question.

En Europe, la prévalence de la dysfonction érectile (DE) serait de 10 à 76,5%, en Asie de 8 à 71,2%, en Océanie de 40,3 à 60,69%, en Afrique de 24 à 58,9%, en Amérique du Nord de 20,7 à 57,8% et enfin, en Amérique du Sud de 14 à 55,2%.

Globalement, les chercheurs estiment que la prévalence mondiale de la DE varie de 3% à 76% dans le monde avec une augmentation avec l’âge. L’Organisation Mondiale de la Santé estime de son côté que la maladie affecte, tous les ans, 15% des hommes dans le monde.

Ces grands intervalles de prévalence peuvent être expliqués par plusieurs facteurs comme l’âge des patients inclus dans les études, les définitions du symptôme ou encore des méthodes d’évaluation de la dysfonction érectile.

Au niveau géographique, le fait que certains continents sont plus touchés que d’autres peut être expliqué par un large éventail de causes comme les facteurs environnementaux, génétiques et les modes de vie. De plus, certaines normes culturelles empêchent ou encouragent les hommes à signaler un DE.

À savoir ! Selon la National Institutes of Health (NIH) la dysfonction érectile a été définie en 1993 comme «l’impossibilité d’obtenir ou de maintenir une érection suffisante pour une performance sexuelle satisfaisante».

En 1995, 152 millions d’hommes dans le monde étaient touchés par la DE et les prévisions statistiques estiment que, d’ici 2025, ce seront 322 millions d’hommes qui souffriront de ce trouble.

Mieux dépister la dysfonction érectile : un enjeu de santé publique à l’échelle du globe

Dans leur étude, les chercheurs insistent sur la nécessité de dépister précocement ce trouble pour plusieurs raisons :

  • Améliorer la qualité de vie des hommes affectés ;
  • Prévoir des prises en charge médicale adaptées pour prévenir les maladies et les décès prématurés, car la dysfonction érectile est souvent un symptôme d’une pathologie endocrinienne, neurologique, vasculaire, psychologique ou anatomique.

“En raison de la nature sensible du sujet, les médecins doivent envisager le dépistage de la dysfonction érectile chez les patients à risque, car il se peut que les informations ne soient pas fournies volontairement “ souligne le Dr Mieke Van Hemelrijck.

Dans l’ensemble, les chercheurs ont découvert que l’âge, l’obésité, le diabète, la dépression, une forte consommation d’alcool et le tabagisme étaient les principaux facteurs de risque.

De plus, ce trouble est souvent un facteur prédictif des maladies cardiovasculaires, de la démence et de la mortalité.

Dans cette étude, les scientifiques ont montré que la présence d’une DE et souvent associée à un nombre important de maladies cardiovasculaires dont l’infarctus du myocarde, les cardiopathies ischémiques, l’hypertension artérielle, les accidents vasculaires cérébraux, l’angine de poitrine, l’artériosclérose et les maladies vasculaires périphériques.

En conclusion, les chercheurs insistent sur le fait que malgré l’existence de questionnaires médicaux efficaces et ayant fait l’objet de nombreux consensus, il existe encore trop d’outils d’évaluation non validés pour évaluer la dysfonction érectile. Un symptôme qui peut être grave car il est souvent un marqueur de risque de morbidité et de mortalité cardiovasculaires, ainsi que de mortalité toutes causes confondues.

Julie P., Journaliste scientifique

– How common is erectile dysfunction? MedicalNewsToday. T.Newman. Consulté le 7 août 2019.
– The global prevalence of dysfunction erectile : ea review. BJUI.A. Kessler et al. Consulté le 7 août 2019.
Julie P.
Journaliste scientifique.
Spécialiste de l'information médicale.
Passionnée par l'actualité scientifique et les nouvelles technologies.
Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.

Laisser un commentaire

Votre adresse électronique ne sera pas publiée.